Maçonnerie de pont

Rénover un pont

Le Pont de Vigne Longue porte le charme, mais aussi le poids des années. Construit probablement au XIXe siècle, sa structure est fatiguée et doit être réparée. Le Gabion a été missionné par la Mairie de Châteauvieux pour rénover cet ouvrage.

Un ouvrage fragilisé avec le temps

De larges fissures sont observables sous la voûte, certaines dépassant 10 cm. Le décollement des tympans est également visible. Le décalage de pierres, parfois de près de 15 cm, fait fuir les pierres vers l’aval du tympan.

Il est temps, effectivement, de restaurer cet ouvrage. Après avoir nettoyé le site, Le Gabion a traité l’intrados de la voûte, rejointé les tympans et traité au coulis de chaux les fissures.

Préparer et nettoyer

Tout d’abord, la mairie de Châteauvieux s’est chargée d’abattre les frênes qui avaient élu domicile au pied des maçonneries. L’équipe du Gabion a pu ensuite dévégétalisé le pont : les têtes de pierre ont été décapées par sablage, les débarrassant ainsi des mousses et lichens accumulés depuis des années. Les parties instables ont été purgées, les murs nettoyés et les pierres sablées.

Par ailleurs, un échafaudage a été la mise en place pour travailler sur les tympans, et un platelage a été installé sous la voûte pour ne pas avoir à travailler les pieds dans l’eau.

L'intrados, réparation et étaiement

Une fois la purge des éléments instables, l’équipe s’est attaquée à l’intrados de la voûte. Les fissures ont été reprises en rejointant. Ensuite, l’équipe a appliqué du mortier de chaux NHL 5  et ciment 52.5, à différents dosages selon les couches (gobetis puis corps d’enduit puis finition). La voûte a été étayée pour préparer l’intervention sur l’extrados.

L'extrados, décavement et coulinage

Notre partenaire et ami Arnaud Chastan EIRL est intervenu pour décaisser le sol jusqu’à l’extrados de la voûte. L’engin décaisse et gratte les matériaux. Le mini chargeur BBCAT charge ensuite les matériaux dans le camion, pour une évacuation de près de 20 m³ !

Le coulinage, technique de maçonnerie traditionnelle

Une fois l’extrados en contact avec l’air et la lumière, l’équipe a pu préparer la prochaine intervention : le coulinage.  Cette technique traditionnelle est particulièrement adaptée à la restauration des voûtes et des arcs, où l’accès et la mise en œuvre des matériaux sont souvent délicats. Elle consiste à injecter un mortier fluide de chaux, qui comblera les vides et les fissures. 

Le rôle essentiel des tirants

La consolidation principale a consisté à installer cinq tirants métalliques M27, traversant le pont. Les tirants permettent d’éviter que la structure ne continue à s’ouvrir. Ce principe de confortement a été étudé par le bureau d’étude structure Millet, basé à Gap. 

Puis l’équipe a recouvert l’extrados d’une dalle de chaux, rempli les reins de la voûte de matériaux drainant, puis de 0/31.5 compactés à la plaque vibrante.

Finitions à l'Ambonil

Nous apprécions particulièrement de travailler nos mortiers de finition avec du sable d’Ambonil. C’est un matériau naturellement teinté, ce qui évite de procéder à des opérations de mélange. Nous l’apprécions pour sa maniabilité liée à sa granulométrie fine et homogène.

Nous avons appliqué une finition talochée éponge pour assurer l’étanchéité et le déperlement de l’humidité, de type pierre apparente.

Une entreprise humaine

Ce chantier a été réalisé par une équipe composée de personnes en transition professionnelle et d’un encadrant.

Le chantier en insertion, c’est d’abord un lieu où l’on apprend en faisant. Les gestes de la maçonnerie traditionnelle — tailler une pierre, monter un mur, poser un enduit — deviennent des outils concrets pour retrouver confiance et rythme.

« Notre support c’est le bâtiment. On travaille avec l’outil le plus simple, les mains, avec lesquelles on peut construire des monuments. Avec un outil aussi simple, on peut travailler sur l’estime de soi, on peut rebâtir des hommes en construisant des murs, et avec ça on a arrive à aller verts l’emploi durable. » Pierre Sallé, directeur du Gabion.

Les participants, souvent éloignés de l’emploi, découvrent un métier physique, mais aussi la satisfaction d’un travail visible. Les personnes sont par ailleurs accompagnées par une professionnelle de l’équipe du Gabion, afin de les aider à construire un projet professionnel, qui est visé pour être mis en œuvre à la sortie du Gabion.

Car nous ne sommes que de passage !

 

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