Près d’un an de chantier en gros et moyen œuvre.
Le Gabion a récemment effectué la remise de fin de chantier d’une rénovation importante qui s’est déroulée d’avril 2019 à juin 2020. Le site situé sur un très beau balcon dominant le lac de Serre-Ponçon est composé d’un ensemble de vieux bâti en pierre comprenant un rez-de-chaussée en voûte plein cintre et une partie four à pain. Ce projet confié au Gabion s’est déroulé dans le cadre de l’IAE (insertion par l’activité économique) et avait pour but de rénover l’ensemble dans les règles de l’art de la réhabilitation du bâti ancien.
Ce chantier qui a vu plusieurs équipes de salariés en insertion se relayer, s’est déroulé en 2 phases :
- Gros œuvre – d’avril à septembre 2019
- Enduits – second œuvre de janvier à juin 2020
Ces travaux ont été réalisés pour l’association « Un pas de côté ».
Structure permettant de recevoir des groupes afin de travailler sur le ressourcement et le bien-être à travers différents ateliers : coaching, médiation, régulation émotionnelle…
Jean Bertier, La bonne Résolution
Une réhabilitation à la chaux dans le respect du bâti ancien.
Le chantier a donc débuté par le nettoyage des reins de la voûte, la reprise de la fenêtre effondrée et la pose des linteaux en mélèze. Le pignon sud, bien exposé, a été démonté en vue d’accueillir une baie vitrée et des châssis fixes triangulaires jusqu’au faîtage.
Près de 1000 L de coulinage pour consolider les murs
Les vieilles maçonneries étant hourdées au mortier de terre, cela a nécessité des rejointements profonds, des reprises de maçonnerie afin de corriger divers désordres (bombements, lézardes). Consolider l’ensemble a évidemment demandé de nombreux coulinages (environ 1000 L de chaux !!). Cette technique consiste à insérer un tuyau dans les multiples cavités, à s’assurer que tous les joints soient hermétiques avant d’envoyer un coulis de chaux (chaux + sable) dans les tuyaux prévus. Lors du coulinage, des tuyaux dits d’évent permettent à l’air de sortir lors de l’envoi de la chaux dans les cavités.
Le projet évoluant à mesure de l’avancement du chantier, l’équipe a dû créer de multiples ouvertures communicant via des extensions entre les différents étages et corps de bâtiments, agrandir et changer les linteaux de la porte d’entrée de la pièce voûtée. Il a fallu également créer quatre fenêtres complètes dans la partie four à pain. (agglo et pierre).
Après un décaissement délicat à la mini pelle réalisé par Arnaud Chastan (formateur OPRP au Gabion et artisan en maçonnerie traditionnelle), il a fallu réaliser une dalle de chaux de 50m² au RDC sur un drain ventilé composé de roulé 20/50 de 20 cm d’épaisseur. Le béton de chaux que nous avons coulé en 2 parties faisait en moyenne 15 cm d’épaisseur minimum.
« L’ensemble des murs en pierre ont été rebâtis avec un enduit à la chaux afin de respecter l’intégrité du bâtiment et la migration d’humidité dans les murs »
Le ciment a été occasionnellement adopté pour fixer rapidement quelques pierres menaçant de tomber lors des opérations d’ouverture ainsi que pour toute la partie extérieure de l’escalier qui est enterrée. A noter, que dans ces cas, l’encadrant technique a systématiquement utilisé un ciment de qualité 52/5. Ce type de ciment, très connu dans les ouvrages d’art, est près de 2 fois plus résistant à la compression que le 32/5. Il est également beaucoup plus propre dans sa composition.
A l’étage de la maison, nous avons construit une dalle de chaux sur la même méthode sans le drain ventilé évidement. Les reins ont été remplis au roulé 20/50 et la dalle se compose de mélange à béton 0/10 et de chaux NHL 3.5. Le chantier s’est poursuivi par une extension de la maison en agglo à bancher (agglo, ferraillage, remplissage et enfin arase).
Charpente mélèze et ossature bois pour le reste
Le reste de ces extensions, construites en ossature bois, a été réalisé par un artisan charpentier de l’Embrunais, Sylvain Charpente. Ce dernier a également repris et modifié la charpente, réalisé toutes les isolations, notamment celle de la toiture en technique « sarking » (isolation au-dessus des chevrons et de la volige) avec de la laine de bois. Il a posé la couverture en bac acier puis construit toutes les terrasses sur consoles et poteaux-poutres ainsi que les gardes corps de la maison en mélèze de pays. A l’intérieur, il a monté des mezzanines en pin et posé des planchers en pin.
Sylvain Charpente – https://www.sylvaincharpente.com/
2ème partie : le second œuvre
Le client a également confié des cloisons intérieures au Gabion afin de délimiter la cuisine, la salle de bain et les toilettes sèches. Notre équipe a donc monté tous les doublages, isolé en laine de bois, scotché les pare-vapeurs (pour gérer l’étanchéité à l’air) et créer un vide technique pour le passage des réseaux.
Le tout a été couvert en Fermacell jointé avec de la bande armée puis intégralement enduit au plâtre sauf la cage d’escalier qui a été recouverte d’un enduit fin à la chaux.
Dans la cave, nous avons dressé intégralement un enduit à la chaux sur les murs lunettes, bas de mur, voûte et tableau de porte. Nous avons utilisé un sablon pour garnir les plus gros joints. La voûte a été plâtrée et enduite d’un chaux-sable fin 0/2 taloché sur les bas de murs afin de garantir une bonne migration d’humidité des parties enterrées (enduit chaux-sable finition taloche éponge). Pour l’étage, les murs ont reçu une finition identique.
Concernant la cage d’escalier, l’encadrant technique a opté pour une finition Batichaux + sable fin afin de conserver une cohérence avec le support : des agglos. Le Batichaux contient un peu de ciment.
A l’intérieur, nous avons poursuivi avec :
- La pose des portes intérieures en bois.
- La confection des appuis de fenêtre en lauze de granit (seuils de portes, appuis de fenêtres et baies à l’intérieur et l’extérieur).
- Création de multiples cloisons et pose d’une porte à galandage pour les toilettes sèches et la salle de bain.