« Trouver du travail lorsque l’on a des enfants est un vrai handicap. Quand on le dit, c’est un frein, on est catalogué. Alors souvent je fais le choix de ne pas le dire. Si on me pose la question, je parle de mes cinq enfants et immédiatement l’employeur devient suspicieux (si mes enfants sont malades, si l’école est fermée…). Comment faire ? Car moi je veux travailler et je sais que je suis en capacité de m’organiser. Je veux élever mes enfants avec le fruit de mon travail et non avec le RSA et les prestations de la CAF. Quand on me verse mes prestations j’ai l’impression qu’on me donne mon argent de poche. Je fais comment pour accéder au monde du travail ? Comment convaincre les employeurs de ma bonne foi ? » –Extrait du Guide de la monoparentalité 2023, édité par la FNCIDFF
Le Gabion est un atelier-chantier d’insertion (ACI) permettant à des personnes éloignées du travail d’occuper un emploi, dont le but est de travailler sur les freins d’accès au marché du travail- endettement, accès au logement, précarité, estime de soi, etc.
Ces dernières années, nous avons dû faire face à un accroissement de notre activité, et avons choisi de ne proposer que des temps pleins, imposant une embauche à 8 h, une débauche à 16 h 45, 4,5 jours par semaine… Excluant, de fait, les personnes ne pouvant honorer cet engagement, comme les familles monoparentales.
Cet état de fait a été partagé avec d’autres acteurs économiques de notre territoire, et nous avons décidé d’expérimenter pour corriger ce biais, en considérant que personne ne devrait avoir à choisir entre vie familiale et vie professionnelle. Nous avons appelé ce projet « Bien sûr, on veut travailler ! »
Grâce au fond Leader, nous créons une équipe pour réaliser des chantiers spécifiquement conçus pour les parents isolés :
- Nous prenons en compte les contraintes horaires de ce public et nous adaptons les horaires aux contraintes de gardes ou scolaires.
- Nous avons recours à des équipements de Protection Individuelle (EPI), des outils et du matériel inclusifs.
- Nous entamons notre premier chantier « Bien Sûr, on veut travailler » cet automne, au cœur d’Embrun, pour le compte de la municipalité.
Nous voulons montrer aux employeurs du territoire que ce public est prêt à travailler, a fortiori dans un métier pour lequel il ne se prédestine pas !
À nous, employeurs, de remettre en question nos pratiques, notre agilité, notre accessibilité pour palier à nos besoins en ressources humaines.
